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La Promotion Capitaine Anjot

Notre Promotion...

Nouvellement baptisée, notre promotion se rappelle ses premiers instants, sa genèse depuis son arrivée à la Spéciale, marqué par des évenements particuliers retracés ici.

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ESPRIT DE COHÉSION

Aux origines d'une promotion...

Au moment où les premiers d’entre vous liront cet article, nous sommes à quelques heures du baptême de notre Promotion. Une Promotion qui, nous l’espérons, saura marquer les esprits à l’avenir. Mais, cette fois, nous ne vous demandons pas de vous projeter dans l’avenir, ni même d’observer le présent. Nous souhaitons vous exposer le passé : l’année que nous avons passée à poser les fondations solides de notre Promotion.


            Laissez-nous tout d’abord vous faire le récit de notre premier semestre. Le premier semestre peut s’expliquer en quelques mots : éprouvant, instructif, exaltant. Au commencement, le 23 août 2019 pour être exact, rien ne laissait présager l’esprit que notre Promotion, encore bien loin d’être nommée, allait décider d’incarner. Tout juste sortis de lycées militaires, nous ne nous connaissions que par les Corniches que nous avions respectivement fréquentées. La cohésion était à faire car une Promotion se construit par et pour elle !


            La cohésion part du bas pour se construire vers le haut. C’est donc au sein des sections que son embryon est né.  

            Les premières journées, qui pouvaient commencer entre 5h et 5h30, parfois moins, étaient souvent d’un ennui profond. Visite médicale, perception de paquetage, procédures administratives diverses ; bref, rien de bien exaltant. Mais ces moments d’attentes ont été cruciaux pour chacun d’entre nous. Nous avons appris à nous connaître, timidement au début, puis franchement. Mais ce sont avant tout les terrains et le bahutage qui ont permis de souder les personnes d’une même section. Les difficultés du terrain ont permis aux sections de se souder autour d’objectifs et de missions communes. Quant au bahutage, sur lequel je ne m’étendrai pas, c’est lui qui a donné un sens à la voie que nous avions choisie, celle de l’Armée Française, et qui nous a montré du doigt des valeurs parmi lesquelles l’esprit de corps figurait en bonne place.


            Le second échelon de cohésion fut celui de la compagnie.

Chaque compagnie, au premier semestre, était composée de quatre sections qui, par une sorte de compétitivité saine, se rapprochèrent peu à peu. Quelle section aura été la plus bahutée ? La plus voracée ? Quelle section aura été la meilleure ? Tout cela stimule une compétition nous amenant à nous intéresser aux forces des autres et donc à échanger avec eux. Les sections d’une même compagnie vivant dans le même bâtiment, ces échanges étaient d’autant plus facilités.


            Enfin, le dernier échelon de cohésion, celui de Promotion, ou, comme nous l’appelions à l’époque, le bataillon. Notre bataillon est composé de deux compagnies, qui ont eu peu de moment pour échanger entre elles. Bien que souvent séparées, les deux compagnies ont été réunies pour les moments fondateurs de notre parcours de Saint-Cyrien. Tout d’abord, les moments à signification cérémoniale tels que notre voyage aux Invalides, notre voyage à Verdun, où encore notre Grand Soir, moment emblématique de notre scolarité, et n’ayons pas peur de le dire, de notre vie et à jamais gravé dans nos mémoires.

C’est finalement à la fin du semestre qu’un véritable et sincère esprit de corps  est né, grâce à l’organisation d’un terrain d’aguerrissement, coup de grâce ultime de nos voraces et dernier salut du temps breton qui avait pour but de « nous faire aimer la DGER » (LCL Riou) ; puis un repas de Noël, moment privilégié d’échange entre cadres et élèves et où nous récoltâmes les fruits de ces quatre mois de labeur.

Cependant, la cohésion de notre future Promotion était loin d’être faite et il faudra attendre le deuxième semestre pour voir se développer cette dernière.

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SURMONTER LES OBSTACLES

De la DGER au COVID...

Dimanche 6 Janvier 2020. Après deux semaines de permissions chèrement gagnées, les élèves-officiers regagnent la lande bretonne. Le temps est froid, pluvieux ; breton somme toute. Les pieds traînent sur les quais des gares pour ceux qui quittent leurs familles si rapidement après les retrouvailles. Ne sommes nous pas de simples jeunes de 20 ans ?

            Au portail des Écoles de Saint-Cyr Coëtquidan, on retrouve pourtant les sourires et les rires des camarades qui échangent poignées de mains et accolades. Et quand, déballant sa valise, le Cyrard sort son casoar pour l’exhiber fièrement sur son étagère, rallumant la flamme d’un idéal qui ne l’avait jamais quitté, il n’a plus 20 ans.

            C’est donc une nouvelle année qui commence. Pour nous, fini le Bois du Loup et les instructions militaires (pour le moment du moins). Le deuxième semestre, et les trois suivants, seront le temps de l’académique. Adieu terre humide de Bretagne, bonjour amphithéâtres chauffés de la DGER (Direction Générale de l’Enseignement et de la Recherche) ! Ces amphithéâtres et les professeurs qui les animent ; aussi appelés « Rats » par les élèves en référence aux rats de bibliothèque ; ont rapidement réussi l’exploit de nous faire regretter le terrain. Ce retour en treillis sur les bancs de l’école n’était pas sans rappeler à beaucoup nos difficiles années de classes préparatoires.

            Ce semestre commençait néanmoins dans le bonne humeur. Quelques terrains prévus par nos cadres durant nos week-ends, ainsi que des sorties à Paris où ailleurs pour se rendre à divers bals comme le gala de l’École Navale, venaient rompre la monotonie d’un quotidien d’étudiant. C’est durant cette période, de janvier à mars, que la future Promotion a choisi son parrain, le capitaine Maurice ANJOT, qui nous fut présenté par l’élève-officier VALLETTE D’OSIA, arrière-petit-fils du général du même nom qui a dirigé l’armée secrète de Haute-Savoie et donc le capitaine ANJOT. Ont également eu lieu les élections du mythique mais mystérieux Conseil des Fines, ainsi que du Petit Carré de la Promotion, qui rejoint le Carré des Compagnons de la Libération et le Grand Carré de la Fourcade. Une Promotion s’apprêtait à rentrer dans l’Histoire.

            

            C’était sans compter sur les aléas du monde... L’épidémie de COVID-19 nous coupa l’herbe sous le pied et nos aspirations et projets furent repoussés ou annulés tandis que l’ensemble des élèves furent renvoyés à leur domicile familial pour le confinement. Nous avons donc partagé le quotidien clos de la Nation et découvert le télé-travail, d’abord balbutiant, puis, une fois la machine rodée et les professeurs formés, efficace.

            Cette douche froide de réalité a surpris et choqué nos sociétés, habituées à une vie réglée et à l’absence de risque. Mais la spécificité de la condition militaire est bien le refus de ce mode de vie. Saint-Cyr a connu bien pire durant son histoire et les troubles qui ont secoué notre pays durant les deux derniers siècles, en particulier durant la Seconde guerre Mondiale, ont bien plus affecté la formation des officiers que ne l’a fait cette crise. Ainsi, le 11 mai, date du déconfinement national, nous retournâmes au pas cadencé en Bretagne afin de valider une batterie d’examens et de tests pour clore notre semestre académique.

            Le 25 mai, après deux semaines bien remplies, vint la dernière échéance de notre première année : le stage en corps de troupe, dans un régiment tiré au sort. Moment attendu, craint et rêvé, ce stage fut l’occasion pour nous de nous confronter pour la première fois à la réalité du monde régimentaire et de la troupe avec le grade temporaire de sergent. J’écris ainsi ces lignes depuis le 1e Régiment du Train Parachutiste, à proximité de Toulouse, bien loin des embruns bretons.


            Ce semestre laisse néanmoins un goût d’amertume et d’inachevé. La cohésion naissante en mars a été brusquement interrompue, et le stage en régiment a séparé notre Promotion à naître aux quatre coins de la France. Les graines semées durant cette année à Saint-Cyr doivent encore éclore. Mais elles portent avec elles de belles promesses et la flamme d’une jeunesse prête à servir et sur laquelle reposent désormais les valeurs Saint-Cyriennes !

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